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Mexique – Péninsule du Yucatan

30 Septembre 2017 , Rédigé par Famille ROPTIN Publié dans #2017 - MEXIQUE

Le temple du Devin à Uxmal. Vous aviez deviné ?

Le temple du Devin à Uxmal. Vous aviez deviné ?

A/ Une mise en route laborieuse

Après 5 semaines entre le Canada et les Etats-Unis, on peut dire que nous avons un peu perdu nos réflexes de routard. Que nous n’avons peut-être jamais eus non plus… Toujours est-il qu’en 5 semaines, nous n’avons jamais été sur la défensive, à nous demander si l’on essayerait pas de nous rouler. Notre arrivée à Cancun va vite nous remettre les pieds sur terre.

A notre arrivée à l’aéroport, à 21h et après une bonne journée de trajet, nous constatons que notre agence de location de voiture n’a pas de guichet sur place. Comme je n’ai pas mentionné le numéro de vol, personne non plus pour nous accueillir. Nous devons avoir l’air un peu désorientés (surtout moi avec la buée qui se forme sur mes lunettes…), un type avec un badge de l’aéroport vient nous voir. Il parle anglais et nous propose de contacter l’agence, le cas se produit souvent. On se méfie un peu, mais le type me passe directement son tél et j’explique la situation à une personne en ligne qui semble être de l’agence. Il m’explique que  ne nous voyant pas arriver (on est sorti en dernier de l’aéroport, le cadenas de notre valise ayant été forcé, vraisemblablement par les douanes américaines…), ils ont loué la dernière voiture, et il doivent aller en récupérer une à Tulum. Je lui dis qu’on ne va pas attendre 3h, et lui propose qu’il amène la voiture demain matin directement à la guesthouse où nous logeons, dans le centre de Cancun. Il prend soigneusement l’adresse, me fournit à ma demande les coordonnées de celui qui doit l’amener, et me dit qu’ils rembourseront le taxi que nous devons prendre ce soir. Ca semble à peu près crédible. Et là étape 2, le type de l’aéroport (soi-disant) nous présente à ses copains taxi (soi-disant), on finit par négocier une course à 60 US$ (contre 120 demandés), l’argument étant bien sûr qu’on serait remboursé. Bon évidemment tout cela était de l’arnaque, simplement pour nous faire payer un taxi – fort sympathique au demeurant, mais qui n’aurait jamais trouvé l’adresse sans nos applis Mapsme. On a vite relativisé, même en vivant ce genre de blague tous les jours, notre séjour au Mexique nous coûtera beaucoup moins cher qu’en Amérique du Nord. Mais pendant quelques jours on va tomber dans l’excès inverse, à soupçonner tout le monde (le restaurant, l’hôtel, même la billeterie de Chichen Itza !) de vouloir nous extorquer de l’argent parce qu’on est des touristes. En soi le concept ne me choque pas : à Chichen Itza par exemple, les prix ne sont pas les mêmes pour les enfants selon qu’ils soient mexicains ou étrangers. C’est en gros 4€ pour un enfant étranger, et gratuit pour un enfant mexicain. Je me dis tant mieux pour les enfants mexicains, et les choses sont claires dès le début (même si on avait pas vu l’écriteau, qui n’avait pas non plus un côté très officiel…). Par contre quand un vendeur de crêpe à Merida vend devant nous 3 crêpes à une locale pour 15 pesos (0,75€), et qu’il nous demande 25 pesos pour la crêpe d’Alice, on garde le sourire en lui disant qu’il se moque de nous, mais ça agace quand même un peu.

Au-delà de nous sentir quelque peu sortis du monde des bisounours, nos 2 première journées au Mexique vont être quand même bien nazes !

Notre première journée va se décomposer en trois parties :

  • Matinée perdue à récupérer la voiture de location
  • Première moitié d’après midi à faire la route jusqu’à El Cuyo, où nous avons booké 2 nuitées
  • 2ème moitié d’après midi et soirée à se demander ce que l’on fait à El Cuyo

Et la deuxième journée en 2 parties :

  • Matinée à essayer de trouver quelque chose d’intéressant à faire à El Cuyo
  • Après midi à se barrer d’El Cuyo pour Valladolid, et tant pis pour notre nuitée perdue !
El Cuyo, grosse ambiance en vue de la fête du village !

El Cuyo, grosse ambiance en vue de la fête du village !

El Cuyo est un village en bord de mer et de lagune, sur la côte nord du Yucatan, qui a l’indéniable avantage d’être un peu en dehors des sentiers battus. Pour vous donner une idée, 2 réactions de locaux lors de notre départ de Cancun :

- Notre logeuse à Cancun : El Cuyo ? Je connais pas.

- Un vendeur de tour sur les ïles près de Cancun (rencontré au Walmart) : El Cuyo ? Mais qu’allez vous donc faire là-bas ??

Allez, je balance : c’est Camille, la sœur de Charlyne, qui a passé quelques jours là-bas avec sa famille au mois d’août, qui nous a soufflé ce plan. Et honnêtement, pour déconnecter, faire du snorkling et du kite surf en haute saison, c’est certainement une super idée. Sauf que 2 choses ont changé depuis le mois d’août : d’abord il n’y a plus aucun touriste, et donc de fait, plus beaucoup d’activité non plus. La cabane de  location  de kite est fermée pour l’hiver et il n’y a plus personne sur l’eau. Ensuite, les tempêtes récentes, à défaut de tout casser comme dans les caraïbes, ont tout de même amené beaucoup de vagues sur la côte. Au bilan, la plage est recouverte d’une épaisse couche d’algues qui empestent, et l’eau, normalement cristalline, n’offre pas plus de 10 cm de visibilité.

Donc côté mer, on oublie.

A gauche de la jetée, les algues sont ramassées, la baignade est possible. A droite, n'y pensez même pas...

A gauche de la jetée, les algues sont ramassées, la baignade est possible. A droite, n'y pensez même pas...

Coté lagune, on fera une tentative pour rejoindre Rio Lagardos, point de départ de sorties natures à priori très intéressantes, en empruntant la « scenic road » de 60 km en bord de mer entre les 2 villages. On va très péniblement réussir à en faire 6. En fait ce n’est pas une route, mais une piste. En temps normal c’aurait été compliqué avec notre voiture, mais après les fortes pluies des jours précédents (dont nous n’avions alors pas conscience), ça va vite tourner à la retraite de Russie. La piste est dans un état lamentable, avec de gros trous d’eau, dont 2 où j’ai vraiment eu peur que l’on reste embourbés. Le problème est que la piste est trop étroite pour faire demi tour. Donc quand tu as une flaque de 20m devant toi, tu sais non seulement que tu vas te la taper une fois pour passer, mais aussi qu’il faudra se la refaire au retour. La première grosse flaque, je vais aller sonder, pieds nus, pour évaluer le risque. Celui que la voiture s’embourbe me parait limité (30cm d’eau max, fond assez dur), en revanche celui de se faire bouffer par les moustiques est avéré : rien qu’à sortir et re-rentrer dans la voiture, j’en fais rentrer une bonne douzaine. Ambiance à bord… et du coup la perspective de s’embourber, à 5 km du village, dans ce paradis des moustiques, nous parait tout de suite peu séduisante. Bref à la première occasion de faire demi -tour, on fait, et on ne sera pas mécontent de rejoindre le village après 1h de 4x4.

Côté village typique, on a tenté aussi. Vendredi soir c’était la « fiesta del Pueblo », on se dit que cela peut être une bonne occasion de vivre un moment authentique, même si l’on ne parle pas un mot d’espagnol. On fait les 10 minutes à pied qui nous séparent de la place de l’église, et pile quand on arrive : BIM ! panne générale d’électricité ! Tout le village plongé dans le noir complet. On a heureusement nos lampes de poches qu’on avait prévues pour le retour, et l’on va trouver une gargote dotée d’un groupe électrogène pour un diner économique (2,5€ à quatre…). On sera déjà couché quand le courant reviendra 2h plus tard, tant pis pour la fête !

La voiture non plus n'a pas trop apprécié El Cuyo !

La voiture non plus n'a pas trop apprécié El Cuyo !

B/ Retour sur les sentiers battus (ce qui convient quand même beaucoup mieux à notre voiture)

Si l’on devait résumer à l’extrême les principaux points d’attraction touristique de la péninsule du Yucatan, il y en a 3 qui ressortent : la plage et la mer, les ruines de la civilisation Maya, et les Cénotes et autres rivières souterraines. Des 3, nous allons copieusement en profiter au cours de ces 2 semaines. Nous allons, même, au cours d’une journée avec Christophe et Matthieu, en escale à Cancun, réussir à faire le tiercé (ruine / plage / cénote). Petit aperçu :

1/ Ruines Maya

La grande pyramide de Chichen Itza, qui en impose.

La grande pyramide de Chichen Itza, qui en impose.

Chichen Itza : après notre fuite d’El Cuyo pour Vallaladolid (arrivé là-bas sous des trombes d’eau, 30 min trop tard pour profiter d’une cénote en plein centre ville, la loose nous poursuit…), nous étions bien motivés pour réussir notre prochaine visite. Chichen Itza étant le plus touristique des sites archéologiques, nous partons de bon matin et arrivons avant le flot des cars et des voitures. Autre avantage d’arriver de bonne heure, la température est encore supportable. Même si l’on ne peut plus monter au sommet de la pyramide principale depuis 10 ans, cela vaut vraiment le détour. Le site est très grand, et d’autres ruines, le carré des nones notamment, nous laissent bouche bée. Nous serons tentés de revenir quelques jours plus tard, au retour de Mérida, car nous avons sans préméditation visé en plein sur l’équinoxe d’automne. Et alors me direz-vous ? A l’équinoxe, en fin d’après-midi, l’ombre projetée par l’une des arrêtes de la pyramide sur l’escalier nord prend la forme d’un serpent qui descend à mesure que le soleil suit sa course. En voyant le monde à la sortie, ainsi que les étales qui font davantage ressembler le site, passé 10h du matin, à un marché le dimanche qu’à un haut lieu culturel, nous allons renoncer à un deuxième passage. Mais depuis on n’a pas pu s’empêcher de brancher les enfants sur les merveilleuses cités d’or – qu’on regarde avec nostalgie par-dessus leurs épaules…

A bord du grand condor, tu recherches les ruines de Chichen Itza.

A bord du grand condor, tu recherches les ruines de Chichen Itza.

Uxmal : moins étendu que Chichen Itza, Uxmal est certainement l’autre site majeur à visiter, avec une richesse architecturale impressionnante. Nous allons prendre un guide cette fois-ci, le Petit Futé étant quand même assez limité en explications. Celui-ci, d’origine Maya, va nous donner de nombreuses illustrations de la maîtrise qu’avaient ses ancêtres de la lumière, du son, de la circulation de l’air, etc… Le tout dans des constructions monumentales au raffinement impressionnant (certains détails encore présents), là aussi on a tendance à gober les mouches devant les prouesses de cette civilisation (Uxmal, contrairement à Chichen Itza, est uniquement Maya). On tire aussi un peu la langue, car avec une affluence contenue (surtout en ce moment), nous n’avons pas mis le réveil très tôt, et finissons le tour vers midi, sous un bon cagnard !

Les ruines d'Uxmal disposent de décorations bien conservées, ici sur la façade du palais du Gouverneur

Les ruines d'Uxmal disposent de décorations bien conservées, ici sur la façade du palais du Gouverneur

Tulum : Situé au bord de la mer des Caraïbes, Tulum figure sur bon nombre de cartes postales, et attire non moins de touristes de la Riviera Maya. Partis²a de Playa del Carmen vers 9h seulement, en compagnie de nos deux accompagnants vedettes, on arrive clairement trop tard sur le site : grosse chaleur, grosse affluence, en particulier sur la petite plage où l’on peut se baigner au milieu de la visite. Ce n’est pas déplaisant, mais on ne retiendra pas grand-chose sur l’histoire du lieu… Un seul conseil si vous y allez : faites l’ouverture à 8h !

Tulum avec Christophe et Matthieu, presqu'habitué du coin.

Tulum avec Christophe et Matthieu, presqu'habitué du coin.

Izamal : De retour vers Valladolid après Mérida, nous allons faire un arrêt dans cette petite cité de caractère, puisqu’elle offre dans son charmant centre ville à la fois les vestiges d’une pyramide Maya et un imposant couvent construit par les espagnols. La pyramide est bien usée, mais on peut monter au sommet et contempler le panorama, tout en réalisant la taille de l’ouvrage : la base fait 200m de côté et une dizaine de mètre de haut, on peine à concevoir comment une pareille construction a pu être réalisée sans moyens mécanisés… Le couvent vaut lui aussi le coup d’œil, apparemment son atrium serait le second plus grand au monde.

 

Les rues d'Izamal, où le jaune poussin fait fureur. Quel flair Irène ! (private joke)

Les rues d'Izamal, où le jaune poussin fait fureur. Quel flair Irène ! (private joke)

Coba : là on avait 2 avis différents. Notre guide à Uxmal nous avait dit que cela n’avait aucun intérêt architectural, et Matthieu, qui n’en est pas à sa première escale à Cancun, nous assure que c’est top. Nous finirons par y aller, et au final on peut dire que les 2 ont raison : en terme d’architecture, surtout si comme nous on se limite à la grande pyramide, cela n’a aucun intérêt. Il s’agit davantage d’un énorme tas de pierre a moitié recouvert de forêt. Néanmoins, 2 intérêts majeurs : cette pyramide est la plus haute de toutes les pyramides mayas connues (42m), et on peut y monter – sans trop de risque. La balade dans la jungle jusqu’à la pyramide, son ascension et le panorama au sommet constituent à eux seuls des raisons suffisantes pour aller faire le détour par Coba…

Coba, ou l'Everest des ruines Mayas.

Coba, ou l'Everest des ruines Mayas.

2/ Cénotes

La péninsule du Yucatan, très plate et située autrefois (là pour le coup sur l’échelle de la terre et non des hommes) sous le niveau de la mer, est composée en grande partie de calcaire qui s’est transformé, au fil du temps, en un véritable gruyère. Les rivières sont souterraines, et en de nombreux points, la roche s’est effondrée pour donner place à des trous d’eau douce, à la fois spectaculaires et très agréables pour la baignade, voire la plongée.

Cènote d'Ik-Kil vue d'en bas

Cènote d'Ik-Kil vue d'en bas

Cénote de Ik-Kil et Yordzonot : à la sortie du site de Chichen Itza, alors que l’on approche de l’heure du déjeuner et que la chaleur se fait bien sentir, l’idée de découvrir notre première cénote nous plait bien. On fait dans du lourd, Ik-Kil est la cénote touristique avec grand parking où débarquent les cars qui comme nous, arrivent de Chichen Itza. Heureusement nous arrivons un peu avant le gros du flux, et profitons de la baignade et des sauts (jusqu’à 4m environ) dans ce joli trou d’eau ouvert 30 m sous le niveau du sol. En repartant, c’est un peu la cohue, mais restant sur notre faim, nous allons à la cénote de Yordzonot, à 10 minutes de là. Vu le parking (~10 places de voitures sur le bord d’une toute petite route) on ne risque pas la saturation. On profite du restaurant tout à fait correct sur place avant une nouvelle trempette dans un joli trou d’eau également, où nous allons nous attarder davantage…

Grosse éclate à Yordzonot

Grosse éclate à Yordzonot

Cénote de Kankirixche : après la visite d’Uxmal, forcément, on a voulu faire une cénote. Un peu plus éloigné du site (Uxmal est légèrement en altitude, donc pas de cénote juste à côté), le guide recommande cette cénote dont le nom explique sans doute sa popularité limitée (« ouah j’avais fait une super cénote quand j’étais dans le Yucantan, il faut absolument que tu y ailles lors de ton voyage » ; « ah ouais, elle s’appelle comment ? » ; « heu, kankistador, non, krikritruc, non… en fait laisse tomber, c’était pas si bien que ça… »). Les 2 derniers km d’accès sont sur une piste bien trempée qui nous rappelle les heures sombres d’El Cuyo, mais ça passe relativement facilement. Arrivés sur place (en gros un endroit où l’on peut faire facilement demi-tour et garer 5 ou 6 voitures), Charlyne explose de rire : il n’y a rien. Un type arrive néanmoins depuis un sentier, et nous apercevons quelques gilets de sauvetage posés au pied d’un arbre. Après lui avoir réglé les modestes droits d’entrée, nous nous dirigeons vers ce qui semble être un petit trou d’où part un escalier en bois. Et au bout de quelques marches, c’est la (bonne) surprise. Nous sommes dans une caverne aux stalactites impressionnantes, et sous nos pieds une eau cristalline, éclairée par endroit par les quelques rayons qui rentrent par l’ouverture, invite à la baignade. Nous baptisons pour l’occasion les 2 masques et tubas que nous avons achetés à notre arrivée à Cancun. L’eau est peu profonde d’un côté, et s’enfonce dans une grotte subaquatique de l’autre côté, ce qui doit offrir aux plongeurs qui s’y engouffrent une expérience assez incroyable. Nous resterons une petite heure à patauger dans cette grotte, juste tous les quatre, nous croiserons simplement un autre couple de français au moment de partir. On oubliera certainement nous aussi le nom, mais on recommande vivement Kankirixche.
 

Un décor à couper le souffle à Kankimachin !

Un décor à couper le souffle à Kankimachin !

Cénote Zaci dans Valladolid (dite « cénote de Louis ») : la deuxième fois sera la bonne, même si nous sommes à nouveau accueillis par des trombes d’eau en nous y rendant. Cela a au moins le mérite de faire fuir les gens, nous aurons très peu de monde pendant notre baignade, et la pluie va vite se calmer. Pourquoi « cénote de Louis » ? Parce que Louis, le cousin d’Adrien qui nous a précédé de quelques semaines dans le Yucatan, y a effectué un saut d’une hauteur plus que respectable. Le saut est très sympa et sécurisant (la paroi est à pic, et la profondeur plus que suffisante !). Adrien aura à cœur de marcher dans les pas de son cousin, et j’en profite bien également.

Rio Secreto : Ce n’est pas à proprement parler une cénote, mais, comme son nom peut le laisser penser, une rivière souterraine. La visite est très organisée, c’est l’une des nombreuses activités proposées sur la route entre Playa Del Carmen et Tulum, et dont le cœur de cible est plutôt les « gringos » fortunés. Autant les parcs aventures avec des combo aussi improbables que plongée / tyrolienne (j’espère qu’on enlève le bloc entre les deux…) ne nous tentent pas trop, autant le Rio Secreto, repéré par Christophe, semble une expérience assez unique. Et elle le sera effectivement, avec 1h30 à marcher/patauger/nager sous terre dans un décors irréel fait de stalactites, stalagmites, eau bleue transparente et cavernes qui partent de tous côtés. L’organisation est au top (le prix aussi), nous sommes accompagnés d’un guide et d’un photographe pour un groupe de 10. Les photos sont interdites (ce qui est plutôt bien pour profiter de la visite), et celles du photographe sont à un tarif réellement prohibitif, nous n’emporterons donc de cette expérience que de beaux souvenirs… Ce qui ne permet pas trop d’illustrer le blog, tant pis !

Adrien s'élance dans une cénote ouverte du côté de Tulum

Adrien s'élance dans une cénote ouverte du côté de Tulum

 

Bacalar : difficile de savoir s’il faut ranger ce lieu unique dans la catégorie des cénotes ou dans la catégorie playa. Il s’agit d’une lagune, alimentée par l’eau d’un certain nombre de cénotes (donc douce), dont l’aspect évoque surtout un lagon paradisiaque. Pour mieux découvrir l’endroit, nous embarquons à bord d’un petit voilier, skippé par un contact de notre logeuse à Akumal, captain Federico. Pour vous donner une idée, à côté de Federico, Fonzie passerait vite pour un hystérique. Nous allons passer 4 heures très cool à naviguer d’un trou d’eau à l’autre, devant des dégradés de bleus incroyables, au gré du vent, en échappant par 2 fois in extremis (mais avec une coolitude indéfectible) à des gros nuages de pluie qui traversent régulièrement la lagune. A chaque halte une petite baignade réglementaire, il n’y a pas grand-chose à voir en dehors des tombants entre la lagune et les cénotes qui la parsème, mais l’eau est super belle et à température idéale. Ca nous rappelle un peu notre sortie au lac Powell, le bruit du moteur en moins.

Vue depuis le bateau sur le lagon de Bacalar et ses bleus surnaturels

Vue depuis le bateau sur le lagon de Bacalar et ses bleus surnaturels

Bacalar toujours, vu depuis la rive. Attention aux gros nuages...

Bacalar toujours, vu depuis la rive. Attention aux gros nuages...

Bacalar encore. La perspective d'un naufrage n'est pas très angoissante ici...

Bacalar encore. La perspective d'un naufrage n'est pas très angoissante ici...

3/ Playa

Playa Del Carmen : nous y passerons 2 nuits, avec Christophe et Matthieu, et pour tout dire, nous n’irons même pas à la plage ! J’exagère : arrivés sur place un peu avant eux, nous ferons nos 2 premières heures de plage l’après-midi. La plage est jolie, mais l’eau est assez peu claire, le snorkling ne présente aucun intérêt. En revanche, malgré la basse saison, la ville est animée le soir, avec quantité de bars et de restaurants très sympas, mais aux prix de la Riviera Maya, soit à peu près le double de Valladolid ou Merida (et le triple d’El Cuyo…). Pour ce qui est du Kite

La plage près de Tulum. Difficile de ne pas se baigner...

La plage près de Tulum. Difficile de ne pas se baigner...

Tulum : après la visite du site archéologique, nous allons déjeuner à une quinzaine de km au sud de Tulum, dans un resto/bar de plage. Ambiance décontractée, voire même très décontractée, les serveurs, pour la plupart assez jeunes, se retrouvent régulièrement au bar pour faire tourner un joint, on sera surpris de si bien manger et de ne pas constater d’erreur grossière dans l’addition. Nous profiterons de l’occasion pour un petit bain, la plage est très chouette – mais là encore pas grand-chose de visible sous la surface de l’eau.

Ambiance décontractée dans un resto de plage à Tulum

Ambiance décontractée dans un resto de plage à Tulum

Nous passerons également notre dernière nuit mexicaine à Tulum. De retour de Mahahual, nous cherchions un point de chute pour couper la route vers Cancun. Le choix de Tulum est surtout dicté par une envie pressante en ce qui me concerne, après deux jours à compter les moutons sur l’eau à Mahahual, de faire un peu de kite. Je cible donc un hôtel doté d’un club de kite, autant dire pas le moins cher du coin (5 à 6 fois le prix de ce que nous avons payé jusque-là…), mais j’aurais au moins l’occasion d’aller un peu sur l’eau. Et avouons-le, le luxe de ce petit « éco-lodge », avec la vue mer, le restaurant très sympa et un service aux petits soins, est loin d’être désagréable, ne fut-ce que pour une nuit…

Kite à Tulum dans des conditions pas très faciles...

Kite à Tulum dans des conditions pas très faciles...

Akumal

Bon là je crois qu’un petit montage video en dira plus qu’un long discours. Un Dysneyland sous-marin, à découvrir plutôt en tout début ou toute fin de journée. La plage est également superbe. La visibilité a dû s’améliorer au fur et à mesure de notre séjour, car je m’explique mal, en dehors d’une barrière de corail peut-être plus protectrice, pourquoi nous avons 20m à Akumal alors que 3 jours avant on ne dépassait pas 3m à Playa del Carmen, à 30 km de là…

Mahahual

Théoriquement, plus on s’éloigne de Cancun vers le sud (côte caraïbe), plus on a de chance de trouver un endroit préservé du tourisme de masse. Ce devait être le cas de Playa del Carmen il y a 20 ans, et de Tulum il y a 10 ans. A Mahahual, lorsque nous arrivons en milieu d’après midi depuis Bacalar, nous pensons avoir trouvé notre petit paradis : une plage magnifique, a priori préservée des problèmes d’algues, bordée d’une promenade piétone (contrairement à Playa ou Tulum où les principaux accès à la plage sont bloqués par des hôtels) et un lagon de toute beauté, qui permet de très belles plongées en snorkling (coraux, nombreux poissons, petites raies, etc…). Après une première soirée très calme et une nuit dans une cabane à quelques pas de la plage, la seconde journée nous réserve une surprise. Le matin, en partant prendre un petit déjeuner, nous constatons une effervescence peu commune sur la promenade, des stands se montent un peu partout, et nous sommes interpeler comme jamais depuis le début de notre séjour. Nous comprenons rapidement la cause de cette agitation, en apercevant la silhouette d’un bateau de croisière amarré à quelques km plus au nord. Le flot de croisiéristes ne va pas tarder à se déverser, et l’ambiance sera un peu « Côte d’Azur » au mois d’août jusqu’en milieu d’après-midi, lorsque le bateau va reprendre le large. Après, à nouveau, c’est plutôt « Vendée » au mois de septembre… et ça nous va bien !

Si j'avais cadré un peu plus à droite, on aurait aperçu un gros bateau de croisière.

Si j'avais cadré un peu plus à droite, on aurait aperçu un gros bateau de croisière.

Conclusion Mexique

Même si l’intention initiale n’était pas de rouler comme au Canada ou aux US, nous aurons tout de même fait, dans cette petite partie du Mexique, un peu plus de 2000 km en 2 semaines.

Nos 2000 km de parcours dans le Yucatan (et le nombre de nuit par escale)

Nos 2000 km de parcours dans le Yucatan (et le nombre de nuit par escale)

S’il est tout à fait possible de visiter le Yucatan sans voiture, en utilisant le réseau de bus et mini-van et en effectuant des tours organisés à partir des hôtels, il nous a semblé tout même plus simple, plus économique et plus efficace de louer un véhicule. On en a un peu douté au début, avec la difficulté pour obtenir la voiture (un peu de notre faute de s’être fait avoir à l’aéroport), et une certaine suspicion vis-à-vis du loueur.  Derrière un tarif très bas lors de la réservation sur internet, celui-ci va chercher à nous fourguer une assurance complémentaire (et inutile, couvert par notre responsabilité civile) qui fait plus que doubler le tarif. Après avoir dit que c’était obligatoire d’après la loi mexicaine, il me fera finalement signer différentes décharges, en me promettant les pires turpitudes (prison, etc…) en cas de problème.

A cela s’ajoute une mise en garde de notre logeuse de Cancun concernant la police, qui a tendance à arrêter les touristes sans prétexte réel et à exiger le paiement d’amendes exorbitantes (prévoir d’avoir 10 dollars dans un portefeuille pour prétendre que c’est tout ce que vous avez). Dernier point : les routes sont globalement de bonne qualité, mais dès que l’on traverse une zone d’habitation, il ne faut pas se louper sur les ralentisseurs. Ceux-ci ne sont pas toujours très visibles, par contre on les sent forcément passer, mieux vaut ne pas dépasser les 10 km/h quand on arrive dessus. A 20 km/h, ça secoue déjà fort, et on tape les butées des amortisseurs. Donc si vous arrivez à 80 km/h, je vois deux options possibles : 1/ La voiture s’envole ou 2/ L’habitacle poursuit sa route indépendamment du châssis qui reste bloqué sur le ralentisseur. On évitera de confirmer l’une de ces deux hypothèses au prix de quelques freinages d’urgence…

Au final pas de soucis avec la voiture, et malgré une inspection minutieuse du loueur à notre retour, nous n’aurons pas de frais supplémentaires.

Même si ce n’est pas toujours de manière volontaire, la voiture nous aura permis également de sortir sans doute un petit peu plus des autoroutes touristiques. Et d’avoir quelques aperçus, dans cette zone de tourisme souvent haut de gamme, de l’envers du décor. D’abord entre la Riviera Maya (côte Caraïbe) et le reste de la péninsule, et notamment les petits villages le long des routes secondaires, qui ne respirent pas l’opulence. Mais même sur la côte, il suffit d’aller un peu vers la bordure intérieure des « pueblos », comme nous l’avons fait par hasard à Tulum (en cherchant un car wash…) pour tomber sur un bidonville, à quelques encablures des hôtels selects.
 

    Ballade le soir à Mérida, plus d'ambiance qu'à El Cuyo !

    Ballade le soir à Mérida, plus d'ambiance qu'à El Cuyo !

    Entre ces deux extrêmes, 2 lieux que nous avons particulièrement appréciés : le centre-ville de Merida, animé et authentique avec des danses organisées sur la place centrale pour les habitués (à priori de longue date…), et celui de Valladolid, où il fait bon se balader à la nuit tombée, depuis la place centrale jusqu’au couvent sur lequel est projeté chaque soir un spectacle son et lumière sur l’histoire de la ville.

    Pour ce qui est des Mexicains eux-mêmes, passés nos déboires du tout début, nous avons plutôt eu affaire à des gens très gentils et bienveillants. A aucun moment nous n’avons éprouvé le moindre sentiment d’insécurité, malgré les unes des journaux locaux qui tournent souvent autour du narcotraffic, et d’une présence policière assez importante. Souhaitons que ce soit encore le cas pour notre prochaine étape à Rio !

      Valladolid le soir, de toute beauté !

      Valladolid le soir, de toute beauté !

      Notre grosse frustration vient surtout du fait que nous ne parlons pas espagnol, et que bien peu de mexicains parlent anglais, ce qui limite de facto les échanges que nous pourrions avoir. De ce côté-là pas de grosse amélioration à attendre pour le Brésil non plus, il y a peu de chance qu’on apprenne le portugais du jour au lendemain !

      Pour terminer cet article, qui a été un peu long à sortir, saluons 2 amoureux du Mexique (c’est un peu capillotracté comme lien avec l’article, mais le fait est que tous 2 nous avais bien vendu le Mexique) :

      • Jean Baptiste, qui fête ses quarante ans ce samedi. Happy birthday ! (ainsi qu’à Valentine, qui est loin des 40…)
      • Gwendal, qui prend la mer dimanche pour un course en solitaire à travers l’Atlantique sur une coque de noix de 6,5m. Bon vent, on est avec toi par la pensée !
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