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Etats-Unis 2/2 – Les parcs de l’Ouest

10 Septembre 2017 , Rédigé par Famille ROPTIN Publié dans #2017 - USA

Sur les hauteurs du parc national de Zion. Adrien s'est mis aux couleurs locales.

Sur les hauteurs du parc national de Zion. Adrien s'est mis aux couleurs locales.

C’est sans doute la partie du voyage sur laquelle nous avons le plus échangé avant de partir : amis, collègues, vous êtes quelques-uns à avoir fait ce pèlerinage dans les grands parcs nationaux américains. Et si l’on fait la somme des immanquables que vous nous avez recommandé, il faut à peu près tous les faire ! Alors on a fait de notre mieux pour explorer au maximum ces grands espaces, et voici les impressions qu’ils nous ont laissées.
 

Sequoia National Parc

Alors oui, quand on parle des USA, et notamment la Californie, on pense « organisation », « on fait les choses en grand », tout ça,  etc… D’ailleurs ne dit on pas « à l’américaine » quand un show bien huilé prend des proportions hors norme ?

Eh ben moi je vais vous dire : le we du labour day, aux USA, c’est le bordel !

On avait eu un premier aperçu le samedi sur la côte. Des plages, pourtant un peu à l’écart des stations, où il n’était simplement pas possible de se rendre faute d’endroit pour se garer. Et des files de voitures qui font ½ tour, un peu désemparées comme nous le sommes.

Ce n'est pas Alice qui est petite, ce sont les arbres qui sont géants !

Ce n'est pas Alice qui est petite, ce sont les arbres qui sont géants !

Notre stratégie était donc de commencer par le Parc National des Séquoias, un peu moins populaire et moins proche de San Francisco que celui de Yosemite, pour éviter le rush de ce long we. Là où nous avons cruellement manqué de lucidité, c’est en pensant qu’il n’était pas nécessaire d’arriver tôt le matin pour être à peu près tranquille. Mais dès l’arrivée à l’entrée du parc, vers 10h30, ça sent mauvais : on suit une file de voiture bien compacte. Arrivés au premier parking, c’est complet, circulez ! et les quelques « places » en bordure de route sont déjà toutes prises ! On poursuit donc notre route sur quelques centaines de mètres, quand j’aperçois sur ma gauche une voiture qui sort de son emplacement sur un bord de route. La voiture devant nous ne prend pas la place, celles arrivant en face non plus, je me jette donc dessus comme un hystérique. On va pouvoir commencer à s’intéresser aux arbres ! Juste en contrebas se trouve déjà un carré de 4 géants, on sort les appareils photos mais on est bien souvent embêtés pour cadrer de tels monstres. Le plus marquant n’est pas tellement leur hauteur, que l’on a du mal à apprécier et qui ne semble pas tellement plus importante que les pins autour, mais la largeur de leur tronc et la manière dont ils semblent posés sur le sol. Quand on se trouve à leur pied, on a tout simplement l’impression de s’être transformé en lilliputiens.

Tout est géant dans cette forêt.

Tout est géant dans cette forêt.

On va réussir à récupérer des chemins de randonnée pour aller voir les plus fameux d’entre eux. Autant la route est saturée, autant les chemins sont plutôt tranquilles et super sympas, au milieu des géants de bois. J’ai même eu un petit moment de solitude quand la pluie a commencé à tomber, alors que le tonnerre grondait depuis quelque temps déjà, et que je commençais à douter sérieusement du chemin sur lequel nous étions embarqués sans voir personne depuis un certain temps… Mais dès qu’on se rapproche du « Général Sherman », le balisage est plus lisible et surtout il y a des files de touristes pour se repérer. Car en dehors d’avoir été un général Yankee pendant la guerre de sécession (je dois mes références culturelles aux Tuniques Bleues), ledit Sherman a donné son nom au plus massif des séquoias, autour duquel se presse une foule non moins massive.

Si le général savait qu'il suscite encore autant d'intérêt...

Si le général savait qu'il suscite encore autant d'intérêt...

Pour la pause déjeuner, il a beau être 14h30, ce sera également un peu le bazar : il y a un espace pour pique niquer, mais 10 fois trop petit compte tenu de l’affluence, on arrive péniblement à trouver une place, mais mieux vaut ne pas avoir envie d’aller aux toilettes pour les filles : une queue impressionnante poirote devant l’unique toilette de cette unique aire.

Après il existe d’autres endroits dans le parc, un peu à l’écart des principaux Séquoias, qui semblent nettement plus calme et qui semblent offrir également des rando sympa. Mais pour la « forêt des géants » et le général Sherman (je trouve ça quand même drôle qu’il porte le nom de quelqu’un qui était encore en culotte courte alors que l’arbre avait déjà 2000 ans), c’est un peu comme le lac Louise dans le parc de Banff : à ne pas manquer, mais mieux vaut arriver tôt !

Yosemite

Fort de notre expérience du dimanche avec les séquoias, nous changeons de tactique pour attaquer Yosemite. Tout d’abord, nous marquons une pause le lundi, et les bonnes raisons ne manquent pas :

  • C’est le dernier jour du long we, on craint une forte affluence
  • C’est la rentrée en France ! Et donc pour Adrien et Alice aussi, on va passer la matinée dans une ambiance scolaire : orthographe et dictée pour Adrien, math et anglais pour Alice.
  • On a prévu 2 nuits de suite au même endroit à Mariposa, près de l’entrée du parc, on a donc un logement pour la journée
Le lundi, les vacances sont finies. Manifestement au grand désespoir d'Alice...

Le lundi, les vacances sont finies. Manifestement au grand désespoir d'Alice...

A cela s’ajoute une raison que l’on n’avait pas du tout anticipée : il y a d’importants incendies autour du parc de Yosemite, qui en limitent l’accès (pas trop de là où nous logeons) et qui rendent les randos dans le parc moins attractives (pas de visibilité, air très pollué, etc…). On constate déjà, à notre arrivée dimanche soir à Mariposa, une odeur de fumée ainsi qu’une forte brume. En allant piquer une tête à la piscine avec les enfants, je réalise qu’il y a même des morceaux de cendres qui tombent du ciel. Devant mon air surpris, un voisin de chambrée, croisé un peu plus tôt, me donne de plus amples détails : il y a un incendie à 45 minutes de là, à l’endroit où il vit. Il vient lui-même d’être évacué, avec femme, enfants et chiens, d’où leur présence dans l’hôtel. Au moment où l’on se parle, il ne sait pas si sa maison a brûlé ou non. Le problème des incendies, déjà constaté au Canada, prend tout de suite un tour plus concret. Et nos soucis de panoramas sans visibilité nous semblent sur le coup un peu futiles…

...mais la cour de récré est plutôt sympa (fête très locale de Mariposa)...

...mais la cour de récré est plutôt sympa (fête très locale de Mariposa)...

Après une matinée studieuse donc, pour l’après midi nous allons faire dans le local. D’abord la fête foraine de Mariposa, où l’on a l’impression de s’être incrustés dans une kermesse. On croise à l’entrée une serveuse francophone rencontrée la veille au soir, avec son mari originaire des côtes d’Armor et leurs 3 enfants, qui après une expérience parisienne sont venus s’installer dans la ville d’origine de madame. Pour l’admission, au moment de payer, une mère de famille qui passe derrière nous, nous propose des billets. Un peu gêné devant la caissière, je demande combien elle en veut, mais elle me les donne gracieusement. Au lieu de s’offusquer, la caissière nous dit que c’est notre jour de chance et nous invite à entrer avec un grand sourire. Les attractions ne sont pas extraordinaires, mais largement suffisantes pour satisfaire Adrien et Alice. Il manquerait plus qu’ils se plaignent, un jour de rentrée scolaire… D’autant que nous irons, en fin d’après midi, découvrir de petits coins sympas le long de la rivière Merced, celle-là même qui traverse la Yosemite Valley, mais un peu en aval. L’intention initiale était de faire un premier petit tour dans Yosemite, mais en cours de route un panneau, puis une petite discussion avec des locaux nous ferons atterrir sur une véritable plage en bord de rivière. Eau super claire, pas trop froide, un peu de courant par endroit pour s’amuser, et quelques rochers d’où sauter, le tout avec seulement quelques familles du coin qui discutent facilement, c’est plus que ce que l'on espérait pour cette après midi !

... et le rythme assez cool pour démarrer (sur les bord de la rivière Merced)

... et le rythme assez cool pour démarrer (sur les bord de la rivière Merced)

Pour le mardi en revanche, on reprend les visites sérieuses : départ peu après 7h pour la vallée de Yosemite. Déjà un peu de monde lorsque nous arrivons vers 8h30, mais pas de soucis pour se garer. Nous avons ciblé une rando assez facile jusqu’en haut des Vernal Falls. Si la vallée était bien enfumée, le fond de vallée où nous nous trouvons est relativement dégagé, on peut profiter du cadre sublime, en particulier sur la fin avec une magnifique cascade que l’on pourra admirer sous tous les angles.

Les Vernal Falls, un bon débit compte tenu de la sécheresse !

Les Vernal Falls, un bon débit compte tenu de la sécheresse !

Les enfants apprécient également, surtout pour la présence de nombreux écureuils pas farouches le long du chemin. On comprend rapidement, en voyant à plusieurs reprises des touristes leur donner à manger, le nombre et le comportement des sciuridés (ça c’est pour Véro !). Si l’aller est plutôt calme, on comprend, à la procession de randonneurs que nous croisons au retour, que nous avons bien fait de partir d’assez bonne heure.

Il n'y a pas que des écureuils à Yosemite. Adrien au coeur de l'action pour prendre cette photo.

Il n'y a pas que des écureuils à Yosemite. Adrien au coeur de l'action pour prendre cette photo.

La sortie de la vallée de Yosemite et le début de la Tioga Road, qui mène à l’est du parc, se fera dans une atmosphère très enfumée, sans la moindre visibilité. Le peu que nous apercevons le long de la route ressemble souvent davantage à un paysage de désolation qu’à une nature magnifique. La fin de la Tioga road verra enfin la fumée disparaître, pour laisser place à de magnifiques paysages de montagne verdoyante… jusqu’à ce que nous sortions du parc (en beauté, j’ai fait un double check avec le ranger de faction, manifestement très en forme !)  et redescendions vers des contrées beaucoup plus arides jusqu’à Lone Pine, notre étape pour ce mardi soir.

Début et fin de la Tioga Road. On a préféré la fin.

Début et fin de la Tioga Road. On a préféré la fin.

Death Valley

La dernière chose que tu as envie de voir sur le tableau de bord de la voiture, au moment où tu t’apprêtes à traverser la vallée de la mort, c’est ça : un petit voyant orange avec le message « maintenance required ». On était pourtant au taquet : 6 litres d’eau, plein d’essence, parti à 7h30. Le moral en prend un coup, mais après discussion rapide à une station essence proche de l’entrée du parc, il semblerait que ce ne soit rien de plus qu’un rappel pour effectuer une visite.

Et m**** !

Et m**** !

Comme pour les précédents parcs (et les suivants), nous nous attendons à avoir, au péage d’entrée, un plan du parc avec un descriptif des endroits à voir et des ballades possibles. Mais la vallée de la mort a déjà cette première particularité, celle d’être moins fréquentée que les autres parcs nationaux : en guise de péage, une baraque sur le bord de la route avec un petit parking à côté. La baraque est fermée, et c’est sur un automate qu’il faut prendre son pass. Personne ne contrôle dans le parc, mais à la mode anglo-saxonne, tout le monde (en l’occurrence pas grand monde) semble payer l’entrée. Ce n’est qu’à « Furnace Point », une oasis au milieu du parc, que nous récupérerons des infos, alors que nous commençons à faire connaissance avec le désert : des paysages lunaires, et une température qui atteint déjà 40°C.
 

Affluence modérée à l'entrée de la vallée...

Affluence modérée à l'entrée de la vallée...

Une fois le plan du parc en main, nous sommes face à une décision à prendre sur la route à suivre vers Las Vegas : soit une route directe, qui permet de passer par un point de vue qui surplombe notamment le Badwater (étendue de sel située sous le niveau de la mer), soit une route plus au sud, qui va droit dans la fournaise du Bawater et offre quelques courtes marches vers des points remarquables sur le chemin. Malgré un certain tropisme en ce qui me concerne vers les points hauts, nous prenons la route sud.

Le premier arrêt et la première ballade, dans le Golden Canyon, sont une promenade de santé : devant les nombreux panneaux d’avertissement, nous partons suréquipés (en eau, crème, chapeau, etc..), mais à peine parti le ciel se couvre de nuages, et c’est finalement sous la pluie que nous retournons à la voiture, sans avoir souffert outrageusement de la chaleur. One point.

Sortie du Golden Canyon sous un ciel bien couvert.

Sortie du Golden Canyon sous un ciel bien couvert.

Le deuxième arrêt, « natural bridge », est un peu plus rock’n roll, avec d’abord une route en gravier de 2 km, assez limite pour notre voiture, pour rejoindre le parking. Arrivé là-bas, le soleil brille, 11h du matin passé, personne n’est motivé pour marcher 500m de plus dans un canyon pour aller voir ce fameux pont naturel. Je fais donc l’aller-retour au pas de course pour immortaliser cette merveille, sur le coup je n’étouffe pas, mais quand je reprends le volant pour repartir, je dégouline tout de même copieusement. Two points.

Le pont naturel. Ca commence à cogner...

Le pont naturel. Ca commence à cogner...

Troisième et dernier arrêt, Badwater. Là on est bien : il est presque midi, 43°C, le soleil donne. En fait la ballade consiste en un simple aller-retour de 800m sur un chemin de sel, pour rejoindre un point où l’on est vraiment au milieu du blanc. Eh bien croyez-moi ou pas, mais les 800m on ne va en faire que la moitié, et notre consommation d’eau au km me laisse penser que même les pires 4X4 ont des rendements assez remarquables. De retour à la voiture, Alice est toute rouge, et pour avoir eu la bonne idée de courir sur le retour (j’avais pris un peu de retard avec mes photos…), je fonds à nouveau comme un glaçon sur mon siège quand on repart. Three points.

 

L'endroit le plus chaud, au plus chaud de la journée. Des parents irresponsables...

L'endroit le plus chaud, au plus chaud de la journée. Des parents irresponsables...

C’est en fait en repartant de Badwater que va se dérouler la partie la plus stressante du parc : il reste 80 km de route jusqu’à la prochaine « oasis », et sur ce trajet nous allons en tout croiser 5 ou 6 voitures. Les 20 premières minutes après Badwater, nous n’allons pas voir le moindre signe de vie, et là forcément on commence à gamberger : il nous reste 3 litres d’eau, si la voiture tombe en rade ou pire, si un pneu éclate, c’est l’angoisse. Pas un endroit pour se mettre à l’ombre, le téléphone ne capte pas, à cette heure-ci on ne tiendrait pas très longtemps. Autant les files de voitures du parc des Séquoias m’énervaient, autant j’apprécierais de croiser un peu plus de monde dans ce coin de la Death Valley. Du coup, je vais passer une heure bien sur les nerfs, à surveiller la température du moteur et la pression des pneus (c’est pratique, ça s’affiche sur le tableau de bord, mais ça ne m’empêche pas de penser à tous les éclats de pneus aperçus le long de la route), pendant que le reste de la troupe semble tout à fait détendu, tant mieux ! Arrivés à Shoshone, la porte de sortie du parc où nous allons nous arrêter déjeuner, c’est quand même un peu la délivrance. Même aujourd’hui, la traversée de la Death Valley reste une petite aventure…

Une route pas toujours très sereine... mais le risque de bouchon est limité !

Une route pas toujours très sereine... mais le risque de bouchon est limité !

Valley of Fire State Park

Celui-là c’est le parc bonus, sur la route entre Las Vegas et Zion. Ce n’est pas un parc national (seulement d’état...), mais il mérite franchement de s’y arrêter. C’est encore une journée très chaude, et nous entrons dans le parc sur le coup de midi, autant dire que l’on est pas au meilleur moment… On fera une petite marche en plein cagnard pour aller voir la « vague de feu », cette fois-ci c’est Adrien qui reviendra un peu rougeaud, tandis qu’Alice est en forme, sur mes épaules sur tout le retour avec sa gourde à la main.

 

Encore des paysages de toute beauté !

Encore des paysages de toute beauté !

Toujours sur la route vers Zion, nous ferons une petite étape dans la ville de St Georges, attirés par la vision du temple immaculé qui domine la ville. Nous approchons de Salt Lake City, et les communautés Mormones sont très présente dans l’Utah, et notamment à St Georges. Nous arrivons naïvement à l’accueil du bâtiment qui entoure le temple, le décor me fait penser aux locaux de « Visualize Corps », la secte dans la série Mentalist. Nous sommes cependant bien accueillis par une jeune missionnaire du nord de la France, qui va nous faire une visite guidée rapide, sans prosélytisme excessif. C’est plutôt intéressant, mais nous ne verrons le temple lui-même que derrière une baie vitrée ou en photo, son accès est réservé aux convertis les jours de semaine – qui vont par ailleurs à l’église le dimanche.

La mystique vague de feu n'a pas suffit pour nous convaincre de nous convertir à la foi mormonne...

La mystique vague de feu n'a pas suffit pour nous convaincre de nous convertir à la foi mormonne...

Zion National Park

La première impression que je retiendrais de Zion, c’est le sentiment d’avoir gagné à la loterie. On n’est pourtant plus juste à côté de Las Vegas. Mais au péage d’entrée du parc, on est tombé sur un ranger particulièrement honnête et sympa. Au moment de régler les $30 d’admission, il nous demande si l’on a prévu de visiter d’autres parcs nationaux. Nous lui répondons oui, au moins 2 autres, et il nous indique que dans ce cas il est plus intéressant de prendre le pass annuel à $80, qui offre un accès illimité à tous les parcs nationaux. Là on se dit qu’on est vraiment des gros débiles, qu’on aurait dû faire ça depuis le début, et comme manifestement il comprend à peu près ce qu’on dit, il nous demande si l’on a conservé les tickets des précédents parcs. Charlyne met rapidement la main dessus (et je salue son organisation !) et au lieu de payer $80, il nous crédite de $5 pour que l’on prenne le pass illimité !
 

Adrien (et Alice de dos) sur une ballade juste au dessus de la vallée.

Adrien (et Alice de dos) sur une ballade juste au dessus de la vallée.

Le parc de Zion nous permet de retrouver des températures plus clémentes et un peu plus de verdure. Nous y ferons deux balades super sympas, l’une dans le canyon où n’accède que la navette du parc, et l’autre juste derrière le tunnel qui sort du parc vers l’est. Aux couleurs des vertigineuses montagnes s’ajoutent des touches de vert pour un tableau vraiment somptueux. Nous ne ferons pas la ballade phare du parc, qui consiste à descendre à pied, sur une bonne vingtaine de km  (dont la moitié les pieds dans l’eau), la rivière qui traverse le parc. Trop long, un peu compliqué à organiser, ce sera pour une prochaine fois. Mais pour donner un avant-goût, Charlyne fait tomber l’appareil photo d’Adrien depuis le pont marquant la fin de la première ballade, m’obligeant à me rendre dans le courant de la rivière pour récupérer ledit appareil (qui bien sûr, ne fonctionne plus…).

 

Entre le magnifique moufflon et le décors non moins magnifique, difficile de faire un choix de cadrage à Zion

Entre le magnifique moufflon et le décors non moins magnifique, difficile de faire un choix de cadrage à Zion

Un point à prendre en compte : de nombreux endroits sur les itinéraires longent des à-pics plus ou moins impressionnants. Ayant moi-même le vertige, je projette un peu ma peur sur les enfants, et au moindre risque de chute, je suis sur leur dos. Rien de bien méchant sur nos 2 randos, mais il est frappant de voir qu’un des itinéraires, qui se termine par un chemin de crête escarpé, était toujours ouvert à tous alors qu’il compte régulièrement des chutes mortelles. La logique semble plutôt : on met en garde, mais on n’interdit pas.

Les ballades de Zion ne sont pas toutes à recommander aux personnes sujettes au vertige

Les ballades de Zion ne sont pas toutes à recommander aux personnes sujettes au vertige

Bryce Canyon National Park

Waouh !

Que dire de plus ?

Que dire de plus ?

Là même les enfants ont été scotchés par le décors. On est parti de bonne heure, sous la pluie, pour profiter d’un peu de calme pour la randonnée phare au cœur de « l’amphitéâtre ». Les enfants dorment dans la voiture pendant l’heure de route qui nous sépare de l’entrée du parc, et les premiers mètres de rando sous des gouttes de pluie, par 12°C, complètement explosés, ne sont pas des plus faciles. Mais dès le premier point de vue, c’est la claque : une incroyable forêt de pics rocheux, dont les couleurs, à défaut d’être accentuées par le soleil levant, ont été approfondies par la pluie. La rando consiste à descendre dedans, puis à en ressortir par un chemin baptisé « the wall » (une pensée pour les jeunes Lions), une montée vertigineuse entourée de hautes parois de roche. Le décors est vraiment surréaliste, et à part sur la fin (qui peut être aussi le début de la boucle) où l’affluence commence à se faire sentir, le peu de monde nous donne l’impression d’être encore dans nos rêves…

 

Photo réalisée sans trucage...

Photo réalisée sans trucage...

Nous ferons un tour en voiture plus loin dans le parc, mais le principal intérêt semble se situer vraiment autour de cet amphithéâtre : contrairement à Zion ou Yosemite, le potentiel de randonnée dans le parc n’est pas énorme, mais cette randonnée-là vaut largement le détour !

Début du "wall"...

Début du "wall"...

...Dernière partie du "wall"...

...Dernière partie du "wall"...

...Et le sommet (presque) du "wall", décidément à ne pas manquer !

...Et le sommet (presque) du "wall", décidément à ne pas manquer !

Lake Powell (Glen Canyon National Recreation Area) et Antelope Canyon

Comme pour Zion / Bryce, où nous avions passé 2 nuits dans un motel entre les 2 parcs, nous allons nous fixer pour 2 nuits à Page, pour pouvoir profiter pleinement du lac Powell et d’Antelope Canyon à un rythme compatible avec celui des enfants et des devoirs.

2 mots sur le lac Powell : ça ne ressemble pas du tout aux lacs que l’on connait, ni à ce que l’on a pu voir au Canada. Rien à voir avec un grand étang, c’est plutôt une rivière de montagne (principalement le Colorado), qui a quelque peu débordée de son lit normal suite à la construction du barrage de Glen Canyon il y a environ 50 ans. Le lac a mis apparemment une quinzaine d’année à se remplir, et aujourd’hui ça ressemble à ça :

Le plan du lac Powell. En rouge les différents points d'intérêts.

Le plan du lac Powell. En rouge les différents points d'intérêts.

Du coup inutile de vouloir en faire le tour, même en voiture. Sur l’une des cartes que l’on va récupérer, les « things of special interest » sur le lac et autour sont innombrables (>100), et avec un bon bateau il faudrait sans doute y passer quelques semaines pour en faire le tour.

En ce qui nous concerne, nous allons faire l’expérience de la navigation sur le lac Powell sur 2h seulement, mais nous ne sommes pas prêts de l’oublier !

Arrivée sur la marina d'Antelope Canyon pour un tour sur le lac Powell. Jusque là pas très glamour...

Arrivée sur la marina d'Antelope Canyon pour un tour sur le lac Powell. Jusque là pas très glamour...

Après 3h de route depuis l’Utah, nous arrivons à la marina d’Antelope Canyon (en contrebas des points de visite, qui eux sont restés au sec malgré le barrage) vers 12h30, avec la ferme intention de louer un bateau pour l’après midi. La Marina ressemble plus à un village qu’à un ponton classique, avec notamment toute une partie occupée par un nombre impressionnant de maison-yachts, condamnées à naviguer ad vitam sur le lac Powell. Du haut du ponton au loueur de bateau, il faut compter un bon ¼ d’heure de marche, d’ailleurs beaucoup de gens circulent sur des petites voitures, exclusivement conduites par des indiens Navajo. Nous allons avoir un peu de mal à fixer les horaires de notre location, principalement du fait que nous n’avions pas intégré le décalage horaire depuis l’Utah. D’ailleurs ce n’est toujours pas très clair pour moi, apparemment une histoire d’heure d’été qui ne s’applique pas dans les réserves Navajo…

L'avant du bateau de loc. On ne manque pas trop de place...

L'avant du bateau de loc. On ne manque pas trop de place...

En revanche sur le bateau, le choix est vite fait, on prend le moins cher. Parce qu’aux US, les bateaux, c’est encore pire que les voitures. Le premier prix : un bateau de 26 pieds (entre 8 et 9 mètres), 11 places assises, et un moteur de 250 chevaux derrière (l’essence, prise à la pompe du loueur à un tarif assez prohibitif, rajoute 50% au tarif de la location…). Bref du grand n’importe quoi par rapport à notre besoin, mais ça ne va pas nous empêcher de passer 2h géniales : eau très claire à 24°C, balade dans les méandres d’un Canyon avec des décors incroyables, et une pause baignade / plongeons toutes les 20 minutes (Adrien réclame toutes les 5 minutes…). Le tout avec très peu de monde, bien que l’on soit dimanche… vive les fins de saison !

A l'arrière non plus du reste !

A l'arrière non plus du reste !

Nous retournerons sur les bords du lac le lendemain en fin de journée, pour une petite baignade au niveau de la plage de « Lone Rock ». Pascaline nous avait briefé sur les lieux, c’est assez surprenant : la plage est occupée par des caravanes et des campings cars posés à quelques mètres de l’eau. Ambiance suréquipée, entre les 4x4, les caravanes multi-customisées, les jets-skis et autres quads…

La plage / camping de Lone Rock sur le lac Powell.

La plage / camping de Lone Rock sur le lac Powell.

Mais la baignade est très sympa, d’autant que nous allons y faire la connaissance de notre famille jumelle : un couple de 2 français avec 2 enfants (un garçon de 9 ans, une fille de 6 ans), partis depuis quelques jours et pour 5 mois entre les Etats Unis et l’Amérique Centrale. Les enfants vont vite jouer ensemble, et de notre côté les sujets de conversation ne manquent pas ! On passera même le reste de la journée et la soirée avec eux, entre une balade sur les bords du Colorado (point de vue « horseshoe bent », sans doute mieux à faire le matin) et un diner spectacle danse Navajo à « Into the Grand », repéré par Charlyne sur Tripadvisor.

 

Dïner spectacle avec notre famille jumelle. Il faudra qu'on mette un lien vers la demo de hoop dance, qui aurait sa place à Vegas !

Dïner spectacle avec notre famille jumelle. Il faudra qu'on mette un lien vers la demo de hoop dance, qui aurait sa place à Vegas !

Pour ce qui est d’Antelope Canyon, c’est à coup sûr une visite à ne pas manquer – c’est d’ailleurs la principale attraction qui attire les nombreux touristes à Page. Plusieurs itinéraires sont possibles à différents niveaux du Canyon, nous prendrons au pif le « lower », qui s’avérera a priori un bon choix, d’après des français qui nous y accompagnent et qui avaient fait le « upper » la veille. L’endroit est assez magique, et les effets de forme, de couleur et de lumières de ces dédales formés par l’eau dans la roche doivent être un régal pour les photographes. A l’examen de nos photos, c’est sans doute l’un des seuls parcs où les photos rendent mieux que la réalité – même si les 30 minutes de marche au fond du Canyon sont vraiment sympas.

Bienvenu dans le studio photo d'Antelope Canyon !

Bienvenu dans le studio photo d'Antelope Canyon !

C'est de toute beauté !

C'est de toute beauté !

Grand Canyon

C’était notre dernier parc, et l’on imaginait le clou du spectacle. Et comme souvent quand on va voir un film dont tout le monde vous a fait les louanges en long et en large, on en sort un peu déçus. Un peu de notre faute aussi, on arrivera sur le lieux en fin de matinée (donc trop tard pour les lumières du matin) pour en repartir en fin d’après midi (un peu tôt pour les lumières du soir). On s’arrêtera sur une dizaine de points de vue différents, tous vertigineux et spectaculaires, mais malgré tout on a l’impression d’être un peu passés à côté.

 

Alice devant le grand Canyon. Le point de vue est sans doute aussi spectaculaire depuis les rapides du Colorado que l'on aperçoit.

Alice devant le grand Canyon. Le point de vue est sans doute aussi spectaculaire depuis les rapides du Colorado que l'on aperçoit.

Peut-être ne faut-il pas se contenter de la vue depuis le « rim trail » qui domine les lieux. Peut-être faut-il s’immerger dans ce décor en descendant à pied dans le canyon ? Ou encore, comme nous le contait le tenancier « d’into the Grand » la veille au soir, et dont les grands parents avaient été les premiers à descendre le Colorado dans le grand Canyon, y passer une semaine en rafting itinérant ? Certains, dont des français que nous avons croisés, font un survol en hélicoptère, et ne sont pas déçus du voyage. Quoiqu’il en soit, le Grand Canyon mérite surement plus qu’une balade en journée sur sa périphérie. Car au final, ce qui nous a peut-être le plus marqué, c’est d’avoir aperçu puis approché un cerf, une biche et son faon le long de la route… C’est déjà ça !

Bon c'est quand même exceptionnel...mais mieux vaut ne pas avoir trop le vertige !

Bon c'est quand même exceptionnel...mais mieux vaut ne pas avoir trop le vertige !

Photo atypique du Grand Canyon !

Photo atypique du Grand Canyon !

Las Vegas

C’est clairement un parc national, et même international, mais qui n’a pour le coup pas grand-chose de naturel. Mais on en parlera dans un prochain article, celui-là me semble déjà bien bien long, il faut en garder un peu pour la suite. Et surtout on se lève tôt demain matin pour prendre l’avion vers Cancùn !

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