USA - (1/2) - La côte - San Francisco & Santa Cruz
Aïe ! Ça devait arriver.
Après 3 semaines de voyage, et une vingtaine de pages de récit, l’angoisse de la page blanche. Voici 4 journées passées depuis notre arrivée en Californie, et je ne sais pas par quel bout commencer.
Nous venons de quitter la côte ouest pour rejoindre les premiers parcs, et il faut dire que les impressions sont variées.
Difficile de faire le lien entre les personnes que nous voyons dans le « caltrain » entre Palo Alto et San Francisco mercredi 30 août matin et ceux croisés ce soir à la pizzeria « Ed’s » de Selma, dans la banlieue de Fresno, près du Motel où nous passons la nuit. 2 stéréotypes de l’Amérique : d’un côté des jeunes cool avec leur macbook, de l’autre des gens de tous âges en tenue de sport dont la moitié sont manifestement plus souvent à la pizzeria qu’à l’entrainement.
Une terre de contrastes : Stanford à gauche, l'intérieur des terres à droite. Le gris du ciel ne vient pas des nuages, mais des fumées d'incendies...
De la même façon, difficile de se dire que l’on a fait seulement 200 km entre les pelouses de l’université de Stanford et ses 25°C, et les paysages que nous traversons actuellement où, en dehors des cultures, tout semble desséché, et la voiture affiche 111°F – soit près de 44°C. Une vague de chaleur est arrivée peu après nous en Californie, mais quand même !
Alors pour essayer de suivre, reprenons depuis le début.
Palo Alto
Après une vingtaine de minutes de taxi (enfin d’Uber, les taxis traditionnels ne doivent pas être à la fête dans le coin…) depuis l’aéroport de San Francisco, c’est là que nous posons nos valises pour 3 nuits. Pascaline et Kudzai, des amis de Rozenn que nous avions rencontrés plusieurs fois à Nantes, nous accueillent dans leur maison, à 2 pas de l’université de Stanford où travaille Pascaline. Après le camping canadien, on peut dire qu’on a fait que progresser ! La seule difficulté, entre la piscine et la cuisine de Kudzai, sera de convaincre les enfants que l’on peut faire autre chose que de rester toute la journée à la maison.
De Palo Alto, à part une traversée à pied de l’université de Stanford, qui, soit dit en passant, donne sérieusement envie de bien travailler à l’école pour pouvoir rejoindre ses bancs, nous ne verrons pas grand-chose. Si on est au cœur de la Silicon Valley, où Apple, Facebook et autres Google se sont construits, les attractions touristiques ne sont pas légions. On sent quand même que l’on n’est pas tout à fait dans un endroit comme les autres : de belles demeures un peu partout, et des Tesla comme des Peugeot chez nous. Comble du raffinement, la locataire qui occupe une partie de la maison de nos hôtes, et qui travaille sur les logiciels de voiture autonome, roule en i3. A part à Quimper et Saint Philibert en Bretagne, on ne voit pas ça souvent…
San Francisco
Nous passerons 2 journées à explorer la ville, qui disons-le, n’est comparable à aucune autre que nous ayons déjà vue.
La première journée, dans le centre du côté de la baie, sera une déambulation dans les rues entre Chinatown, la Coit Tower (du nom de son sponsor, n’imaginez rien d’autre) qui offre un superbe panorama, et la fameuse partie de Lombard street où la pente est telle qu’ils ont fait de mini-lacets. Le premier constat, c’est que c’est sacrément vallonné : une ballade urbaine offre à peu près le même dénivelé qu’une rando en montagne. L’autre particularité, c’est qu’en dehors d’un centre financier avec quelques gratte-ciels finalement peu nombreux, on est très vite dans des bâtiments peu élevés, et même des maisons, qui mêlent du moderne et du plus ancien – pas très ancien non plus, puisque le tremblement de terre de 1906 avait ravagé une grosse partie de la ville. Les 2 combinés (les collines et les constructions basses) offrent de nombreuses perspectives assez saisissantes de la ville, et mêlées à un air marin vivifiant, enlève tout sentiment d’oppression que l’on peut ressentir dans certaines grandes villes.
La deuxième journée sera davantage du côté de l’océan, avec la visite le matin du California Academy of Science, et l’après midi la route des plages entre Ocean Beach et Baker Beach. Nos hôtes nous avaient fortement recommandé d’emprunter leur voiture pour l’occasion, et c’était plus qu’utile compte tenu des distances et du plus faible maillage des transports en commun dans la partie ouest de San Francisco. On retiendra :
- La qualité et la pédagogie à la California Academy of Science, assez orientée développement durable. On a la chance d’être en semaine, peu après la rentrée des classes, c’est très calme ! C’est tellement convaincant que depuis je suis devenu Vegan. Sauf que les burgers de Kudzai le soir même ont remis en perspectives les priorités du moment…
- La sensation d’être loin de la ville à Ocean Beach. C’est la grande plage où les surfeurs du coin se retrouvent. La plage est immense, large, et l’absence de construction haute à proximité donne l’impression d’être en Vendée ou dans les Landes, alors qu’on est au cœur d’une métropole de 7 millions d’habitants. On ne résistera pas à une petite baignade, entre la température de l’eau et les petites vagues on se croit au Fort Bloqué à côté de Lorient.
- La vue spectaculaire à Baker beach. A deux titres : d’abord quand on arrive sur la plage, on assiste à un ballet de baleines à quelques encablures de là. Les enfants arrivent peu après (ils trainaient dans la voiture), et n’auront, comme vous, que les gerbes d’eau pour penser que l’on n’a pas fumé la moquette. Le deuxième spectacle à Baker beach est le Golden Gate, qui « ferme » la baie de San Francisco. Le point de vue sur le pont est superbe, surtout en fin de journée où la lumière donne au pont son rouge caractéristique. Si vous devez faire une plage à San Francisco, c’est celle-ci !
Aperçu rapide donc de San Francisco, dont les attraits sont certainement aussi à découvrir le soir, mais comme pour tant d’autres endroits, on se dit qu’il faudra revenir…
Santa Cruz
Nous avions un peu hésité à faire ce détour par la côte avant d’attaquer les parcs nationaux, mais Pascaline nous a vite convaincu que ce serait dommage de s’en priver, Santa Cruz étant à deux pas de Palo Alto. Attention, les pas aux USA sont un peu plus grands que chez nous, sans doute parce qu’ils n’ont pas encore adopté le même système métrique…
Toujours est-il qu’en ce vendredi 2 septembre, au volant de notre magnifique berline Toyota (un conseil, si vous louez une voiture en amérique du nord, demandez toujours une compacte : comme ça n’existe pas, vous êtes toujours surclassé…), nous atteignons en moins d’une heure l’une des Mecques du surf Californien. Là où Jack O’neil a installé le premier magasin s’appelant « surf shop », avant de commercialiser les premières combinaisons néoprènes. Pour nous ce sera une après-midi de pures vacances : plage avec un peu de SUP dans des mini-vagues (le loueur me fera un peu douté en me disant que selon lui, cela ne s’appelle même pas des vagues, mais je ne regrette pas d’avoir laissé mon orgueil de côté !), et soirée à la fête foraine de Santa Cruz.
Au-delà des manèges, l’expérience est assez amusante, le lieu a apparemment plus d’un siècle d’histoire mais attire toujours les foules, venues également en nombre pour assister à un concert de rock sur la plage. Ambiance nostalgie avec des chansons des Beach Boys, « I get around » a finalement moins vieilli que ses interprètes du soir… Et on se sent tout à coup également assez loin du côté branché de San Francisco et de la Silicone Valley !
On a vu les Beach Boys !
On repassera le lendemain matin faire une ballade jusqu’au phare de Santa Cruz et son incroyable musée du surf (incroyable par sa taille : 30m2 maxi, mais bien sympa et instructif quand même !), pour observer les otaries et les surfeurs en bord de falaise qui parviennent à trouver des vagues sur une mer apparemment sans houle.
Mise à l'eau BGBG des surfeurs devant les otaries...
Et surf tout aussi BGBG. Adrien a bien noté qu'il était plus fort que son papa...
En fin de matinée, ça se gâte un peu : c’est le début d’un we de 3 jours, et avec la chaleur ça débarque en masse. Après une brève escale à Capitola où le sable n’était déjà plus visible sous les tentes des plagistes, et une pause déjeuner sur une plage plus au sud dans la baie de Monterey, à proximité de laquelle nous réussissons de haute lutte à trouver une place pour nous garer, nous mettons le cap à l’est pour le début de notre tournée des parcs.
A notre arrivée à San Francisco, notre feuille de route, si j’essaye de compiler ce qu’il y avait dans ma tête et celle de Charlyne, c’était à peu près ça :
Heureusement Pascaline va nous aider à remettre un peu d’ordre dans tout ça… C’est ce que nous verrons au prochain numéro !
Merci à Pacaline et Kudzai pour leur accueil chaleureux et leurs précieux conseils ! Nous pouvons d’ores et déjà témoigner de la réalité d’une des légendes de l’ouest américain : celle de l’hospitalité !